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Auf den Spuren von Matthéo WEBER

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      Ils sont cinq : quatre étudiants cinéastes et leur professeure sur les traces de leurs ancêtres, acteurs ou témoins des conflits tragiques du 20e siècle. Leur objectif : réaliser un film à la mémoire de ces femmes et de ces hommes qui se sont battus pour faire naître l’Europe que nous connaissons aujourd’hui et installer une paix sereine et durable. Suivez le parcours de ces jeunes et de leurs aïeux, à travers un territoire chargé d’histoire et de témoignages.

      A la croisée des chemins, en France, Belgique, Allemagne et Luxembourg, venez découvrir des sites autrefois meurtris, des lieux de mémoire aux paysages somptueux : de Liège, de Verdun, de la Sarre et du Grand-Duché de Luxembourg et jusqu’aux surprenantes forêts d’Ardenne. Ils restent témoins de notre histoire commune et du sacrifice de nos prédécesseurs.

      L'histoire commence ici.

      chapitre 1 | Lara SCHÄFER

      En 1914, l’Europe domine le monde.

      Fièvres nationalistes, ambitions impérialistes, esprit de revanche…
      les rivalités entre les grandes puissances du continent sont telles que la guerre paraît inéluctable.

      L’assassinat de l’archiduc autrichien François-Ferdinand, héritier de l'empire austro-hongrois, le 28 juin par un étudiant nationaliste serbe met le feu aux poudres.
      En quelques semaines, le jeu des alliances aboutit à des déclarations de guerre en cascade.
      Un par un, les pays de la "Triple Alliance" (Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie) s’opposent aux pays de la "Triple Entente" (France, Russie et Royaume-Uni) et à leurs alliés (Serbie, Monténégro).

      Le 4 août 1914, pour contourner les lignes de défense françaises, les troupes allemandes entrent en Belgique, violant ainsi la neutralité du royaume qui espérait pouvoir échapper aux déchainements de violence qui s'annonçaient.

      Liège, aux avant-postes, est frappée en premier : ses forts subissent un déluge d’artillerie, les bombardements s’enchainent en Outre-Meuse jusqu’à l’attaque meurtrière de civils dans le centre de la ville.  A la surprise des envahisseurs, les soldats belges résistent vaillamment sur la position fortifiée de Liège (PFL). Cette ténacité va émouvoir l’opinion publique internationale et permettre de ralentir l’armée allemande en laissant plus de temps aux Français pour se préparer.
      Toutefois, sous le déluge de l’artillerie ennemie, les forts tombent les uns après les autres.

      La Grande Guerre a commencé.

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      lara SHAEFFER
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      chapitre 1 | Lara SCHÄFER

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      Tout a commencé il y a trois mois, quand la gendarmerie française m’a téléphoné. Ils m’ont dit qu’ils avaient peut-être retrouvé mon aïeul.

      Et ils voulaient faire des tests ADN. D’abord, je n’ai rien compris...

      Je ne savais même pas qu’ils retrouvaient encore aujourd’hui les dépouilles des soldats de la première guerre.
      Et puis je me suis souvenue : oui, selon les histoires familiales, mon arrière-grand père aurait bien disparu, à Verdun, en 1916.

      J’ai fait les tests et, effectivement, c’était lui !

      Je suis d’abord allée au Fort de Loncin car, selon son dossier militaire, c’est ici et tout au long des positions fortifiées autour de Liège, que mon aïeul, Bernhard Keller a combattu au début de la guerre en août 1914.

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      Lara bg Sequence 1

      Puis, je me suis rendue près de Verdun où sa dépouille a été retrouvée, dans un coin de forêt.
      Il y avait bien sûr des restes de son uniforme d’officier de l’armée allemande.
      Mais aussi une vieille cantine militaire qui contenait en particulier un livre, « Le Grand Meaulnes », et une lettre d’amour...

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      Lara bg Sequence 1
      Lara bg Sequence 1

      « Bernhard, mon aimé,  je ne cesse de penser à vous et à ces merveilleuses semaines que nous avons passées ensemble, à Paris au début de l’année puis ici à Ethe, chez mes parents.

      Ces journées me semblent si lointaines, presque comme un rêve alors que la guerre fait rage aujourd’hui.

      Je tremble de vous savoir sur le front, vous que je sais si sensible et éloigné de ces bouillonnements de fureur qui engloutissent nos pays. …

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      Lara bg Sequence 1

      … Je tremble à l’idée de vous savoir blessé, de ne plus vous revoir… 

      Et, chaque jour, je prie le Seigneur de vous épargner et de vous ramener auprès de nous.

      Oscar, notre fils aussi pense à vous chaque jour, comme en témoigne ce dessin qu’il vous adresse et qu’il a fait ce matin.

      Vous nous manquez, mon cher amour, à un point que je ne saurais jamais exprimer.  Votre Yvonne»

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      Yvone

      C’est incroyable ! Jamais je n’aurais imaginé cela.
      Cette femme, Yvonne Nicolas, et mon arrière-grand père, amoureux.
      Une Belge et un Allemand, qui se sont rencontrés avant la guerre à Paris.

      Il faut dire que, parmi les Allemands qui avaient bénéficié d'une éducation supérieure, beaucoup aimaient la littérature française. C’est sans doute pour ça qu’il avait gardé sur lui ce livre.

      Yvone
      Copain Yvone
      Livre le grand meaulines

      Je suis allée voir la tombe de l’auteur du livre, Alain Fournier. Lui aussi est mort ici, et lui aussi, il a été retrouvé longtemps après. En 1991 !

      J’en ai profité pour visiter les environs. J’ai beaucoup marché. C’est une région magnifique !

      Beaucoup d’autres écrivains et artistes sont morts ici.
      Voir leurs sépultures, c’était comme plonger dans cette époque si riche, au cœur de cette si belle nature.

      Alain Fournier
      1886 - 1914

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      Photo Alain Fournier
      Cimétire Alain fournie

      Je suis alors retournée en Belgique pour voir le village de Ethe mentionné dans la lettre d’Yvonne.
      Il y a eu de terribles combats ici en août 1914. C’était la Bataille des Frontières.
      En Alsace, en Lorraine, en Ardenne et jusqu'à la Meuse et la Sambre, des dizaines de milliers de soldats
      ont été tués, blessés ou mutilés.

      De très nombreux civils ont aussi été massacrés aux alentours des champs de bataille,
      à Nomeny, Gerbéviller, Rouvres, Rossignol, Tintigny, Dinant...
      Toute la famille d’Yvonne a été massacrée à Ethe, Gomery et Latour.
      Elle seule a survécu, seule avec son enfant, Oscar.

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      Yvone
      Yvone

      Pour se rapprocher de son amant, elle a travaillé dans un hôpital militaire allemand.
      Mais ce que j’ai surtout appris en poursuivant mes recherches, c’est qu’elle est devenue agent de renseignements pour le réseau la Dame blanche.

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      Yvone-espionne-bg

      Elle a été découverte et emprisonnée en 1917, et même condamnée à mort et son fils, Oscar, lui a été enlevé par les Allemands.

      Quelques mois plus tard, sa peine a été commuée, car elle avait soigné et sauvé beaucoup de soldats allemands.

      Heureusement, à la fin de la guerre, en 1918, elle a été libérée, mais malheureusement jamais elle ne retrouvera son fils emmené en Allemagne.

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      Yvone-prisonniere-separe

      C’est ainsi que j’ai donc retrouvé la mère inconnue de mon grand-père, Oscar, le fils de Bernhard et Yvonne.

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      Oscar soldat
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      mere Oscar

      chapitre 2 | Seydou SAMAKE

      La Grande Guerre dévaste l’Europe et engloutit les peuples et les nations les uns après les autres.

      Des quatre coins du globe, ils sont des millions à venir mourir dans les tranchées et sur les champs de batailles.

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      chapitre 2 | Seydou SAMAKE

      Quand Lara m’a parlé du mémorial aux combattants musulmans de Verdun, j’ai tout de suite voulu le voir.
      Je connaissais les champs de croix blanches des cimetières militaires français, bien sûr.
      Mais là, ces centaines de stèles musulmanes, c’est très impressionnant !

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      seydou-grotte

      Et puis je suis allé visiter la Citadelle de Verdun et le fort de Douaumont.
      J’ose à peine imaginer ce que les soldats ont vécu là, entre ces murs suintant d’humidité,
      dans le vacarme terrifiant des bombardements.

      Sans compter les maladies, les rats qui pullulent, les poux qui démangent à s’en arracher les cheveux !
      Et dire que c’est là que mon arrière-grand-père, Ousmane Samaké, s’est battu.
      Il était tirailleur sénégalais.

      Et pourtant, au pays, c’était un griot tout à fait pacifique.
      Il était entouré d’instruments de musique.
      Il en jouait sans arrêt. Comme moi, en fait !

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      seydou-grotte

      Il avait par exemple une drôle de cornemuse, et un petit accordéon,
      que j’ai récupéré et sur lequel je joue encore parfois.
      Tout comme lui le faisait alors qu’il était entouré de ses frères d’armes, à l’arrière du front.

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      Il en a aussi joué dans les campagnes, en Belgique. En effet, en 1917 il a été fait prisonnier par les Allemands.
      Avant d’être emmené dans un camp, il a dû travailler aux moissons.
      Il en a même profité pour apprendre quelques morceaux traditionnels de ces régions.
      Je crois bien que cette période, qui n’a pas duré longtemps,
      lui a offert un peu de répit.

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      oussmane-prisonnier
      oussmane-prisonnier

      Mais, une fois les moissons rentrées, c’est devenu nettement moins plaisant.

      Les prisonniers ont été envoyés en Allemagne,
      pour travailler dans les mines de charbon,
      dans la Sarre, près de la frontière luxembourgeoise.

      Il faut dire que l’industrie était très importante
      dans cette région.

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      De cette époque, mon aïeul a conservé un livret de partitions édité à Sarrebruck. C’est dans ce livre que j’ai retrouvé la dernière photo de lui prise en Europe. Il pose avec son accordéon, bien sûr !

      Voilà d’ailleurs un morceau que je compte bien jouer pour le film que nous préparons, avec Lara et les autres.

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      Voilà d’ailleurs un morceau que je compte bien jouer pour le film que nous préparons, avec Lara et les autres.

      chapitre 3 | Camille BRISSARD

      Traumatisées par la Grande Guerre, les nations européennes s’efforcent de reconstruire et d’instaurer la paix sur le continent.

      Mais de nouveaux périls s’annoncent.
      Crise économique mondiale de 1929, poussées nationalistes,
      émergence des partis fascistes, incidents aux frontières...

      Une nouvelle guerre approche.

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      chapitre 3 | Camille BRISSARD

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      Camille et Seydou

      Cet air que Seydou est en train de jouer, peut-être que mon arrière-grand-mère l’a entendu jouer par son arrière-grand père.

      Ce serait extraordinaire !
      Mais pas impossible.

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      Eh oui, Ousmane Samaké, l'aïeul de Seydou a contracté la grippe espagnole en 1918, alors qu’il était prisonnier en Allemagne.

      Mon aïeule, Juliette Bloch, était infirmière volontaire à la même époque, en Lorraine.
      Ils auraient pu se croiser à son retour de la guerre.

      On l’a oublié aujourd’hui, mais à l’époque, juste après la Première Guerre mondiale,
      la grippe espagnole a fait des ravages.
      Elle a tué bien plus d’hommes et de femmes que la guerre elle-même !

      juliette
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      juliette-2

      C’était une sacrée bonne femme, mon aïeule ! Une des toutes premières ingénieures en France.

      Rends-toi compte, il a fallu la guerre et la mobilisation des hommes pour que ces écoles supérieures acceptent des femmes dans leurs rangs.

      Elle a fait ses études à l’Institut d'électrotechnique de Nancy.
      Et c’était la seule femme de sa promotion !

      Elle était écœurée par les horreurs de la Première Guerre mondiale, elle s’est engagée dans les mouvements pacifistes au milieu des années 1920. Elle a été très proche de ceux qui voulaient construire l’Europe et éviter de nouvelles guerres sur le continent. Le pacte de Locarno, le pacte Briand-Kellog… Elle a même participé aux comités locaux de la Société des Nations.

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      Mais après la crise de 1929, elle a dû abandonner sa vie militante pour se consacrer à son métier d’ingénieure. Il faut dire que, dès les années 1920, des partis autoritaires ont commencé à s’imposer dans plusieurs pays d’Europe et certains d’entre eux constituaient de réelles menaces pour les démocraties.

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      Et le destin est parfois cruel. En effet, l’entreprise pour laquelle elle travaillait en tant que secrétaire participait à la construction de la ligne Maginot !

      Et c'était partout pareil : en Belgique et au Luxembourg, on dressait des lignes de bunkers le long des frontières et, en Allemagne, Hitler faisait ériger le Westwall.
      En quelques années, l’Europe était passée des espoirs de paix aux craintes d’un nouveau conflit.

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      Mais si vous croyez qu’elle a baissé les bras, c’est bien mal la connaître.
      En 1939, lors de la mobilisation et de l’évacuation des civils, elle a décidé de s’engager à nouveau.
      Elle était infirmière volontaire, cantonnée près de Sedan, dans les Ardennes, à la frontière belge.
      Eh oui, il y a eu une première bataille des Ardennes, en 1940.

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      Je m’appelle Juliette, Juliette Bloch. Je suis à nouveau infirmière, infirmière de guerre, sur le terrain les blessés affluent, j’ai peine à tenir la cadence des soins, nuit et jour, sans interruption.
      Ici les gens ont peur, ils sont terrifiés par l’avancée des Allemands.

      Ils fuient, à pied, à cheval, en carriole, emportant avec eux le strict nécessaire, de quoi vivre, ou survivre, quelques jours, quelques semaines. Ils sont des dizaines de milliers à prendre la route chaque jour .

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      chapitre 4 | Nicolas FEUILLEN

      Septembre 39, Hitler envahit la Pologne.
      C’est le début de la Seconde Guerre mondiale et de la « drôle de guerre » à l’Ouest.
      En mai 40, c’est au tour de la Belgique, du Grand-Duché de Luxembourg, des Pays-Bas et de la France d’être envahis par l’armée du Reich. 

      Le 6 juin 1944, les Alliés débarquent en Normandie, libèrent la France puis, en septembre, la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg et repoussent l’armée nazie jusqu’aux portes de l’Allemagne que l’on croit au bord de l’effondrement.
      Pourtant, la liberté peu à peu retrouvée n’est pas acquise, des bombes volantes tombent encore sur Liège et sur Anvers en novembre.

      Le 16 décembre 1944, dans une surprise totale, Hitler joue son va-tout et lance une violente offensive à travers l’Ardenne libérée quelques semaines plus tôt.
      Avec cette opération, Hitler veut diviser les armées alliées et prendre les ponts sur la Meuse pour avancer vers le port d'Anvers et ses réserves de pétrole. Au Nord, les troupes allemandes progressent vers Baugnez, Stavelot, La Gleize, Stoumont...
      Au centre, les blindés d’Hitler gagnent St-Vith, Houffalize, foncent sur Clervaux, puis sur Wiltz et, le 22 décembre, Bastogne est totalement encerclée !

      NUTS ! Le général américain McAuliffe refuse de capituler et ses soldats repoussent,
      jour après jour, les assauts allemands sur la ville jusqu’à l’arrivée des renforts du Général Patton.
      La dernière grande attaque d’Hitler est finalement repoussée aux portes de Dinant.
      Pour la seconde fois, l’Ardenne est libérée.

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      chapitre 4 | Nicolas FEUILLEN

      Nicolas Feuillen
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      Franchement, la Guerre, c’est pas mon trip…
      La violence, la misère, les massacres…
      C’est bien parce que Camille, ma copine, tenait à faire le tour
      des musées de la Bataille des Ardennes pour notre projet
      de fin d’étude que je l’ai accompagnée.

      D’autant que la guerre, dans ma famille, c’est un sujet délicat. C’est en partie lié à l’histoire de mon grand-père, Desmond. Il est né en Ardenne belge en 1945, sans père.
      Et un bébé sans père avec un prénom pareil, ça fait jaser !
      Mon grand-père n’a jamais trop voulu s’exprimer sur ses origines. Va savoir pourquoi…

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      aieuls nicolas

      Et c'est là, dans ce petit musée de l'Ardenne liégeoise, grâce à Camille, que j'ai découvert une photo incroyable. On y voit, dans une cour de ferme, des civils et un médecin major américain. Jusque-là, rien de très original.

      Sauf que… la ferme, c’est celle des Feuillen, mes grands-parents quoi ! Et la femme qui se tient le plus près du médecin américain, elle a un air de famille qui m’a tout de suite sauté aux yeux.

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      Ferme aieuls nicolas

      J’ai voulu en savoir plus, bien sûr. J’ai expliqué mon histoire aux responsables du musée, qui ont pu me fournir des informations sur cette photo.

      Punaise, ils avaient des infos sur ma famille ! C’est incroyable le nombre de témoignages et de documents qu’ils ont conservés.

      Et il s’agissait bien de mon aïeule ! Elle s’était faite embaucher à l’automne 1944 comme cuisinière dans l’armée américaine.

      Il faut dire que dans la famille, on est de vrais cordons bleus depuis des générations !

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      couple aieuls nicolas

      Comme tout le monde, elle a été complétement surprise par l’offensive allemande de décembre sur l’Ardenne. Elle ne se doutait pas que les Américains devraient mener des combats aussi durs, et reculer jusque Bastogne.

      Ils y ont passé tout l’hiver 44-45, avec les habitants restés sur place, dans la ville assiégée. Ils s’étaient réfugiés dans les abris, dans les caves, ils se sont terrés durant des semaines en attendant d’être libérés de l’envahisseur par les troupes de Patton.

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      Quant au médecin major, il s’appelait Desmond Thompson
      et était dans la 28e division d’infanterie américaine.
      Voilà donc enfin l’explication du prénom de mon grand-père !

      Mais pourquoi ce médecin a-t-il disparu ?
      Est-il rentré aux États-Unis, laissant derrière lui une femme enceinte ?
      A-t-il été tué durant la bataille des Ardennes ?

      D’après les archives que j’ai pu consulter, c’est ici, au lieu-dit Schumannseck, que le médecin major Desmond Thompson a disparu.

      Il faut dire qu’il y a eu ici des combats terribles !

      J’imagine les heures de folie qu’a dû y vivre Desmond Thompson…

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      chapitre 5 | Matthéo WEBER

      Après l’échec de la dernière offensive d’Hitler dans les Ardennes,
      l’armée nazie recule sur tous les fronts.
      Ville après ville, les bombardements des Alliés dévastent l’Allemagne.

      La fin de la guerre est proche.
      Sur ce champ de ruines, le temps est venu de construire l’Europe de la paix.

      Plus jamais ça !

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      chapitre 5 | Matthéo WEBER

      Depuis le temps que j’avais envie de le faire, ce film ! C’est génial que tout ait pu si bien s’organiser, avec Camille, Seydou et Nicolas, et notre professeure Madame Schäfer qui s’est aussi prise au jeu. Nous avons tous des aïeux qui ont vécu la guerre, ici dans la région. Moi c’est ma grand-mère, Rose Thill, 95 ans, et l’esprit toujours aussi vif ! Ce film, c’est pour elle que j’ai voulu le faire.

      Matteo WEBBER
      Matteo WEBBER BG
      Matteo WEBBER BG
      Matteo WEBBER

      Voilà Mamie, c’est très bien, tu peux rester assise comme ça. Je vais me mettre à côté de la caméra et je vais te poser quelques questions. Regarde-moi bien, ne regarde pas la caméra.

      Donc, pendant la Seconde Guerre mondiale, tu étais dans la résistance, ici au Luxembourg. Tu cachais des réfractaires, ceux qui ne voulaient pas obéir aux Allemands. C’est bien ça ?

      Matteo WEBBER
      Matteo WEBBER BG

      Mamie, elle a son caractère. Et pour être dans la résistance, à l’époque, il fallait en avoir !
      Quand les soldats allemands sont arrivés en décembre 44, elle s’est réfugiée avec d’autres habitants de Clervaux dans la cave d’une amie. Un jour, alors qu'elle sortait pour trouver de la nourriture, elle a été arrêtée par les soldats allemands.

      Et quand ils ont controlé son identité, ils ont découvert que c'était une résistante. Ils ont voulu l'exécuter sur place.
      Heureusement, leur officier a empêché son exécution en l’embarquant à la prison de Clervaux.

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      Matteo WEBBER
      Matteo WEBBER BG
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      Matteo WEBBER BG

      D’après ce qu’a appris ma grand-mère, cet Allemand aurait été soigné quelques semaines auparavant par un médecin américain fait prisonnier lors des affrontements au Schumannseck. Evidemment, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à l’arrière-grand père de Nicolas. Ce serait incroyable quand même, quel destin !
      En tout cas, depuis lors, ma grand-mère est une Européenne convaincue.

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      Matteo WEBBER BG
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      Ils m’ont mise en prison, d’abord à Clervaux pendant quelques jours, puis de l’autre côté de la frontière au moment de leur retraite à Sarrebruck. Et là, c’était terrible. Quelle désolation ! Il n’y avait plus rien qui tenait debout, aucune maison, tout était démoli, bombardé. Les quelques personnes qui sont restées erraient dans les rues, maigres, affamés,… 

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      La vue de ces régions frontalières sinistrées a achevé de la convaincre qu’il fallait à tout prix réconcilier les Européens. Elle a été assez vite libérée, en 1945. Ensuite, revenue au Luxembourg, elle s’est engagée en politique, juste après la guerre, et elle a décidé de se présenter aux élections communales juste après la guerre.

      Quelques années plus tard, elle a même rejoint le cabinet ministériel de Joseph Bech quelques années plus tard, un des pères de l’Europe. A son niveau, ma grand-mère a œuvré pour la signature des premiers traités européens, notamment celui la CECA. Et c’est à ce moment là, que l’Europe d’aujourd’hui est née.

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      Matteo WEBBER BG
      • Lara SHAEFFER

        lara

        Professeure de cinéma

      • Seydou SAMAKE

        seydou

        Musicien

      • Camille BRISSARD

        CAMILLE

        Scénariste

      • Nicolas FEUILLEN

        Nicolas

        Ingénieur du son

      • Matthéo WEBBER

        matthéo

        Réalisateur

      Les périples de notre équipe à travers les territoires Land of Memory se poursuivent.

      Passionnés par le sujet, heureux et surpris de leurs découvertes et de leurs rencontres, ils continuent à témoigner de leurs aventures en France, Belgique, Allemagne et Luxembourg.

      L’histoire continue ici

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